« Devenir Manager, c’est prendre un miroir et se regarder en face »
« Devenir Manager, c’est prendre un miroir et se regarder en face »
Avez-vous déjà entendu parler de l’effet miroir ? Dans cet épisode n°3 du blog-serie, Louise se livre sur l’effet qu’a provoqué chez elle un de ses premiers conflits en entreprise. D’abord bousculée, elle a su tirer parti de cette expérience en écoutant et interprétant ce qu’elle avait ressenti et ce que cela révélait d’elle au plus profond.
Je me suis lancée dans le développement personnel vers 25 ans, avec une profonde envie d’apprendre à me connaitre et à mettre de la conscience sur mes propres modes de fonctionnement. C’est exactement au même moment que je suis devenue manager pour la première fois.
Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ?
Prendre mon poste de manager m’a fait me poser des tas de questions : qui suis-je ? Qu’ai-je réellement envie de réaliser et à quoi ai-je envie de contribuer dans ce monde ?
Mais le plus marquant pour moi n’était pas là. J’ai pris conscience que chaque interaction avec mon équipe, avec mes pairs ou avec ma direction était un réel indicateur de connaissance de soi.
Quelques mois après ma prise de poste, a éclaté le premier conflit entre deux membres de mon équipe (d’ailleurs j’en parle dans l’épisode 2 de ce blog série). Le genre de conflits qui résonne fort, et qui s’entend depuis le 6ème étage. Bref, le genre de conflit dont tu te souviens.
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Une fois passé et résolu, je me suis posée beaucoup de questions sur ma posture, mais aussi sur ma propre relation au conflit. J’avais détesté cette expérience, qui me renvoyait à ma propre image : désarmée et vulnérable. Oui, j’avais eu peur. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas savoir comment m’y prendre. Peur de mal agir. Peur aussi de ne pas être prise au sérieux par mon équipe ! Une sorte de sentiment inavouable qui m’apparaissait soudain très clairement.
En prenant mon poste, je m’étais gravée dans la tête qu’un.e responsable de production devait être toujours fort.e et savoir tenir ses équipes en place (tout le contraire de ce en quoi je crois aujourd’hui). C’est l’image que j’avais de mon rôle. Donc entre cette image construite de toute pièce et l’image réelle que ce conflit venait de me renvoyer, il y avait dissonance. J’ai peu à peu compris qu’il n’y a avait pas de règle, pas d’idéal, et pas d’image à respecter. Seulement des croyances et des injonctions que j’avais intégré.
Le jour où j’ai pris conscience de ma croyance “les responsables de production doivent être fort.es”, alors tout à changé. J’ai commencé à être la responsable de production que j’étais : simplement moi.
Un autre exemple m’a beaucoup fait grandir : des désaccords voire des conflits récurrents que j’avais toujours avec le même collègue. Je trouvais cette personne imbue d’elle même, suffisante et je ne supportais pas l’idée qu’elle accorde (par exemple) plus de valeurs et de considération aux ingénieurs qu’aux ouvriers. C’était physique, je ne pouvais plus la voir. Le dialogue était difficile et les terrains d’entente compliqués à trouver.
Mais aujourd’hui, je sais à quel point cette expérience (si désagréable soit-elle) m’a été bénéfique. La première leçon fut à propos de mes valeurs. On ne nous a jamais appris à aller les explorer, et pourtant ce travail est si important !
Une de mes trois valeurs piliers relève de la justice sociale. Or, à chaque fois qu’il dénigrait un membre de l’équipe de production, simplement parce qu’il n’avait pas le “bon” diplôme, je me mettais en colère car c’était ce qui était heurté chez moi, cette valeur si profondément importante pour moi.
Le jour où j’ai compris ça et que j’ai mis de la conscience sur ce qui se passait, alors j’ai enfin pris du recul sur la situation et ma colère à instantanément diminué d’intensité. Comme si j’avais enfin pris conscience que nos différences de fonctionnement (chacun a son propre système de valeur) ne nous permettaient pas de voir le monde de la même façon. J’avais toujours un peu de colère quand j’entendais ses paroles, mais j’avais aussi développé une forme de compassion à me dire qu’il ne pourrait sûrement jamais percevoir les forces et les qualités de tous les individus de notre planète.
J’ai enfin pu mettre de la conscience sur “on ne peut pas changer une personne”, et je me suis sentie soulagée grâce à cette deuxième leçon.
Le chemin de la connaissance de soi est infini, mais selon moi il existe certains fondamentaux que nous gagnerions tous à explorer : nos valeurs, nos besoins, nos croyances, etc… Je pense que se connaître soi demande de la volonté. La volonté de vouloir aller explorer des choses parfois désagréables, qui nous mettent face à nos propres schémas, nos peurs et nos croyances. Mais toujours pour du mieux ensuite. En tout cas, pour accompagner mes équipes, j’ai trouvé que c’était finalement la meilleure option.
Si vous aussi vous souhaitez travailler sur vos valeurs et vos croyances pour entamer un travail de réflexion personnel, tentez le coaching. Vous ne serez pas déçus !
Co-fondatrice d'AKANUP, Manager, Coach et Formatrice
Cheffe de Projet Marketing et Communication, Conceptrice Rédactrice